Une naissance aux forceps… En 1987, deux non-voyants, une malvoyante, 3 familles d’enfants déficients visuels et un couple de chef d’entreprise, tous de Brest, se rencontrent. Ils font le constat amer qu’il n’existe aucune structure en Finistère permettant la scolarisation en milieu ordinaire des jeunes handicapés visuels du département. La seule solution réside dans le départ, dès l’âge de 6 ans, vers un internat spécialisé dans la région nantaise. L’idée de créer un service d’intégration scolaire naît alors. Une association voit officiellement le jour le 8 mars 1988. Elle porte le nom d’I.P.I.D.V (Institut Pour l’Insertion des Déficients Visuels), et est administrée par des personnes concernées et des sympathisants. La méconnaissance du secteur médico-social, l’ignorance des étapes administratives incontournables, l’incrédulité de l’Education Nationale ne faisaient pas le poids face à une détermination de bénévoles galvanisés par la certitude du "combat juste". Des politiques municipaux et départementaux attentifs et quelques rares administratifs bien intentionnés ont rajouté leurs convictions et le premier agrément régional permit d’ouvrir une petite vingtaine de places d’un SAAAIS (Service d’Aide à l’Acquisition de l’Autonomie et à l’Intégration Scolaire). L’aventure démarrait laborieusement mais avec des atouts comme les locaux scolaires mis à disposition par la municipalité brestoise, un agrément qui permettait la pérennisation des financements, et des administrateurs, bénévoles mais bien décidés à faire grandir leur rejeton. Etre usagers et en même temps gestionnaires de fonds publics et de professionnels allait être le fil conducteur de cette croissance. En 1990, l’IPIDV c’est un conseil d’administration de 6 personnes, 20 places, une dizaine de salariés, sur un site brestois.

Un long chemin... En 25 ans de persévérance, d’écoute des besoins, de présence sur le terrain et de conviction inoxydables, l’IPIDV a rallié de nombreux acteurs à sa cause. L’Education Nationale, la DDASS, les hôpitaux de Brest et Quimper, les municipalités, le Conseil Général, les clubs services, les écoles et le tissu associatif, sont devenus peu à peu des partenaires. Nous avons ouvert très vite une annexe à Quimper. Les projets d’agrément d’extension se sont succédé et l’obtention des financements liés ont donné lieu à quelques « démarches de fantassins ».

Les jeunes suivis démontraient tous les jours leur aptitude à vivre comme et avec les autres. Le cap toujours maintenu, d’usagers gestionnaires, fixant les orientations de travail des professionnels montraient à l’externe, une cohérence non feinte. Cependant, après 12 ans de moyens insuffisants, de locaux devenus trop petits, de difficulté de recrutement, et de bénévoles parfois découragés, il fallait passer à la vitesse supérieure pour asseoir définitivement dans le paysage médico-social finistérien, la seule structure, agréée par les pouvoirs publics, dédiée à la déficience visuelle.

En 2013, l’IPIDV, c’est un conseil d’administration de 12 personnes, deux sites, Brest et Quimper, une SEES de 6 places et un SAAAIS de 71 places, un SAFEP de 8 places, et plus de 40 salariés.

IPIDV-"Clair Obscur" : un pré-adulte en 2008… Pour souligner sa spécificité, l’association a opéré une modification d’identité en accolant le nom de l’institut à celui de l’association. Le couple professionnels/usagers gestionnaires était ainsi largement affirmé. Les politiques en faveur des personnes handicapées ont donné raison au choix des bénévoles de notre conseil d’administration. En effet, L’usager, depuis la loi 2002 II rénovant le code de l’action sociale et des familles, est placé au centre du projet d’accompagnement le concernant. La loi du 11 février 2005 a très largement amplifié cet esprit législatif. La création des MDPH confirme le renforcement du positionnement de l’usager. Les commissions d’accessibilité dans toutes les communes de plus de 5000 habitants font de même. Enfin, la scolarisation en milieu ordinaire s’appuie largement sur les structures de type SESSAD.

Pourtant, malgré tout cela, et bien que l’IPIDV soit identifié comme prioritaire dans les besoins de financement sur le Finistère, malgré cela donc, l’IPIDV court après ces financements publics pour accroitre sa capacité d’accueil afin de répondre aux besoins.

Joyeux anniversaire ! En 2013, notre association soufflera ses vingt-cinq bougies et le bilan est largement positif pour une simple et bonne raison : l’IPIDV-"Clair Obscur" a permis la scolarisation de centaines d’enfants et adolescents déficients visuels sur le Finistère, et cela dans l’école de leur choix. Bien entendu, la scolarisation n’est qu’un aspect du travail puisque le but est bien celui d’être le plus autonome possible dans tous les domaines d’activité d’une vie sociale aussi riche que possible. Nous nous souhaitons la même réussite avec les adultes puisque, avant juin 2008, il n’existait aucune structure de professionnels pour aider les personnes atteintes d’une déficience visuelle grave, sur le Finistère. Oui, oui, comme en 1988 ! Là encore, après sept ans de démarche, notre association a obtenu un agrément, donc un financement pérenne du Conseil Général. Offrir les outils d’une vie sociale choisie reste, encore et toujours, le moteur de nos bénévoles et des professionnels de notre institution.

Pour une présentation sonore de l’IPIDV, vous pouvez écouter Mr Bruno Quellec, ancien président, qui est intervenu à Brest, au lundis de la santé.